Marguerite Le Paistour

Marguerite Le Paistour, née le 2 août 1720 à Cancale, est la seule femme ayant exercé en France, sous un pseudonyme et un déguisement masculins, la profession de bourreau.

Se faisant passer pour un homme, elle est bourreau à Lyon pendant plus de deux ans, avant que son déguisement ne soit percé à jour.

Biographie

Marguerite Julienne Le Paistour naît le 2 août 1720 à Cancale ; sa mère meurt peu après. Son père Guillaume de La Chesnais, marin, étant souvent absent, elle s'enfuit du domicile familial vers l'âge de vingt ans pour échapper à la maltraitance de sa belle-mère. Déguisée en jeune garçon — elle a volé les habits de son frère — et sous le nom d'« Henri », elle devient servant chez un prêtre. Elle le quitte au bout de quelques années pour s'engager, toujours sous le même nom, dans l'armée française, puis dans celle de Marie-Thérèse d'Autriche.

Ayant déserté, elle rentre au service d'un habitant de Strasbourg dont elle découvre qu'il exerce la profession de bourreau. Elle part pour Montpellier où elle devient l'assistante du bourreau. Elle revient ensuite à Lyon, où la charge de bourreau est vacante. Elle obtient cette charge, toujours sous le nom d'Henri, jusqu'en 1749 où elle est reconnue comme femme, au bout de vingt-sept mois d'activité : il semble qu'elle soit receleuse. Elle est alors emprisonnée pendant dix mois, ayant changé son prénom en Henriette, puis se marie le 26 novembre 1749 et reprend sa véritable identité. Revenue à Cancale, elle donne naissance à une fille en 1750, après quoi sa trace se perd, son nom n'étant plus mentionné dans aucun acte.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Jacques Cressard et Pierre Cressard (ill. Mixi Bérel), Monsieur Henri, cancalaise, coll. « L'Amitié par le livre », 1966, 223 p.
René Richelot, « Une jeune Aventurière Cancalaise au XVIII^e siècle, d'après un contemporain », Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, t. LIX,‎ 1933, p. 1-8 (lire en ligne).